TRAVAUX / WORKS
Télé Punch
performance
Convention Internationale de Pure Data à Montréal (23.08.07)
Date : 23.08.2007
Techniques : Poste de télévision - Pure Data - percussion - peau sensitive - projection vidéo
Auteur(s) : Jérôme Abel (concept/réalisation/programmation/jeu), Cédric Buron (programmation/jeu), Benoite Micard (couture)
Remerciements: Maria, Karine, Jérémie, François, Katia
DESCRIPTION
Télé Punch peut être présenté sous la forme d'une performance audio-visuelle de type concert, et/ou d'une installation interactive.
Le dispositif technique principal est le suivant (voir le dossier de présentation en bas): A la manière d'un instrument de percussion, une "peau sensible" en cuir enveloppe un poste de télévision. Elle est divisée en plusieurs zones réactives (comme des interrupteurs "tout ou rien"). Connectées à l'ordinateur, ces zones permettent de déclencher des actions sur le son, produit en direct par la télévision. Un micro-contact posé sur l'écran de télévision, nous donne des informations sur la vélocité (puissance) des frappes portées sur les zones réactives.
A cela, il faut ajouter la mise en scène propre à la performance audiovisuelle : le jeu des 2 performeurs, les lumières, la chronologie des événements, une projection vidéo qui restitue en direct une partie de la scène,... La performance commence et finit en même temps que les journaux télévisés de 20h.
DEMARCHE
En utilisant la télévision comme un simple objet de percussion, l'enjeu est clair : relativiser l'importance de cet objet, le désacraliser et s'engager dans un acte artistique de réappropriation qui a du sens dans la société. A première vue, la situation est cocasse : sur scène, 2 personnes, chacune les fesses posées sur un poste de télévision, tapent dessus à en perdre raison. La violence excessive envers un objet, qui par essence ne vous a rien fait, génère presque mécaniquement une certaine forme d'humour. Le décor est planté. Aux sentiments de "bourrage de crâne", de matraquage médiatique, souvent associés à ce média, nous lui opposons en retour, notre matraquage, celui-là bien réel et sans ambiguïté. Ce pied de nez nous semble significatif d'une époque où le rapport avec les médias est conflictuel. Paradoxalement la télévision est vraiment populaire, la culture contemporaine en est imprégnée. Elle rythme nos vies par des rites dont le journal de 20H est sans doute le plus emblématique.En tant que spectateur, au bout de la chaîne de l'information, les possibilités de contrôle sur les informations, sont minces : éteindre/allumer, changer les chaînes, le volume. En étendant le nombre et la richesse de ces contrôles, nous prenons le pari d'en faire un véritable instrument de musique. Avec néanmoins une différence fondamentale : les sons et les images sont notre matière première, produits en direct, ils sont totalement imprévisibles. Cela rend la performance bien plus amusante, et cela permet aussi d'attirer l'attention sur les choix des performeurs et sur leur "complicité" avec le programme. Il s'agit de sortir d'une réception passive, hypnotique, vécue individuellement, en faisant partager le plaisir de la réappropriation des choses bien établies, bien calculées. Leurs recompositions sous un angle artistique permet d'envisager le journal comme une pièce de théâtre ou un morceau de musique avec ses drames, ses tensions, ses refrains, etc...
En écho à l'esprit "Do It Yourself" (Faîtes-le vous-même) ou abrégé D.I.Y, l'ensemble du projet est volontairement reproductible avec du matériel courant, le programme pure data sera disponible gratuitement selon les principes de la licence Creative Commons by-nc. http://fr.wikipedia.org/wiki/Do_It_Yourself
